Workshop Risking the personal
Université de Lorraine - Licence Arts Plastiques - 50 étudiant.e.s
Avec Camille Back et Chéryl Gréciet, Ophélie Naessens, Anne-Cécile Schneider.
« Analouise, I read and like your Introduction, especially the section on spirituality. I think the intro would be stronger if you put yourself into it more. Maybe put yourself and your body in my setting-driving down to Santa Cruz, sitting in my study, looking at the spiritual things-altars, candles, statues. Maybe talk about how you physically sense my presence. Put your feelings and observations in a bit, your reactions to the first interview and to this recent interview: What was the same? What was different? » Gloria Anzaldúa
Dans ses écrits, Gloria Anzaldúa s’est énormément inspirée de sa propre vie : ses menstruations précoces, ses origines rurales, son enfance dans la vallée du Rio Grande au sud du Texas, son expérience en tant que chicana, ses désirs sexuels et spirituels... Risquer le personnel est au cœur de son engagement militant et artistique. A partir des autels d’Anzaldúa (composés de figurines, tissus, bougies...) que nous avons filmés dans les archives à Santa Cruz, nous réfléchirons à la fonction des archives non-textuelles et à la façon dont on produit, reproduit, co-produit le savoir dans un travail d’archive.
Trois axes de réflexions :
- Qu’est-ce qu’une archive ? Qu’est-ce qui fait archive ? Qu’est-ce qui est archivé / archivable ?
- Comment archiver ce qui est de l’ordre de l’immatériel ? Comment l’archive fait-elle sens ?
- Comment las artistes peuvent-ils/elles se saisir de la question des archives ? Comment réemploient-ils/elles le matériel d’archive ? Dans quel but ?
Dans quelle mesure peut-on considérer le matériel archivé comme actant / agissant ? Quels types de savoirs sont alors produits ? Dans quelle mesure les archives non-textuelles constituent-elles un matériel d’archive et un support de connaissance (il)légitimes ? Peut-on archiver des sentiments ? Quels effets de savoir produisent ces archives investies émotionnellement ? Qu'arrive-t-il à l'archive lorsqu'on essaie de documenter une expérience ressentie ? Quels modes de documentation pour quelle(s) visibilité(s) ? Que se passe-t-il lorsque l’archive est inexistante ou manquante ? Que se passe-t-il lorsque que l’on crée (invente) une archive ? Que pourrait-être une approche queer des questions affectives liées aux archives ? Comment et dans quelle mesure peut-on envisager l'artiste comme un.e théoricien.ne ou comme un.e archiviste ? Quels absences et silences sont reproduits dans les archives ? Quels fragments, dans quels genres, sont considérés comme archivables et sont archivés ? Quelle est la place des relations de pouvoir dans la construction et l’accès aux archives ?
Il s’agira d’apporter un matériel non-textuel qui nous permettra de nous mettre personnellement en jeu et de s’engager dans une narration en lien avec cette ressource. Il est possible d’apporter un ou plusieurs « objets » ou faire le choix de ne rien apporter du tout et de travailler à partir de quelque chose d’immatériel.