Nazaria

est un dialogue entre deux espaces d’un même lieu : un hopital abandonné et le monument à l’Abolition de l’esclavage de Jean Claude Mayo à Saint Nazaire. A travers la confrontation de ces deux espaces publiques, je cherchais à faire surgir une réflexion sur l’administration des corps, la question du soin et de la mémoire dans une perspective biopolitique et décoloniale. La caméra subjective permet cette exploration spatiale tout en rendant palpable des présences-absences ou en se confrontant frontalement aux représentations des corps esclavagisés et contribue à faire du béton, de la faille, de l’eau, des éléments narratifs à part entière. Un extrait du texte d’Achille Mbembé, Sortir de la grande nuit, ouvre une lecture face à la rigidité du monument mémoriel : la déclosion du monde comme un mouvement d’ouverture, l’exigence d’une brèche, la mise en acte d’un écartement, un processus de déconstruction. La musique - majoritairement des voix -, présente tout au long de la vidéo, trouble le statut des images brutes, documentaires et insère un sentiment de fiction, une oscillation entre la réalité des faits, une analyse critique et une expérience affective, émotionnelle.





                             


Nazaria


2014
DNSEP ENSAPC
Double projection rect/verso sur toile suspendue opaque. Son stéréo.
© Celine Drouin Laroche. Tous droits réservés.